Quels souvenirs ramener du Chili ?
Qui dit voyage, dit souvenirs. Et quoi de plus emblématique à ramener de son voyage du nord du Chili qu’un pull en laine d’alpaga?
Présent dans toutes les ferias du nord du pays, les vêtements en laine d’alpaga sont un incontournable chez les touristes étrangers. Et pourtant, il faut savoir que 90% des textiles présentés comme de l’alpaga dans ces marchés artisanaux sont en réalité fabriqués avec…de la laine de lama (dans le meilleur des cas), de la laine de mouton ou bien en fibres synthétiques made in China. Alors comment faire pour reconnaître de la vraie laine d’alpaga?
Mais au fait, qu’est ce qu’un alpaga?
L’alpaga (vicugna pacos) fait partie de la famille des camélidés et partage de nombreux points communs avec ses proches cousins eux aussi très présents dans les paysages chiliens: le lama, le guanaco et la vigogne.
Tous ces animaux sont herbivores, vivent en groupe, ont un habitat similaire et tous crachent lorsqu’ils se sentent menacés. Les similitudes physiques entre les quatre espèces sont également frappantes et il est souvent difficile de faire la différence entre l’une ou l’autre.
- Caractéristiques du lama: De grande taille (ils peuvent mesurer jusqu’à 1m40, ce qui en font les camélidés les plus grands du continent américain); domestique; pelage long qui varie du blanc au marron foncé; oreilles longues et courbées.
- Caractéristiques de l’alpaga: De petite taille; domestique; pelage très laineux et très doux qui peut avoir jusqu’à 20 tons de couleurs différents; oreilles courtes et droites.
- Caractéristiques de la vigogne: De petite taille (c’est le plus petit camélidé du continent); sauvage; pelage marron sur le dos et blanc sur la poitrine; espèce protégée.
- Caractéristiques du guanaco: De grande taille; sauvage; pelage similaire à celui de la vigogne mais avec la tête grise; présent en Patagonie principalement.
Ces animaux et notamment les alpagas sont partis intégrantes du patrimoine culturel des peuples andins de la région qui utilisent la laine dans leur technique ancestrale de tissage.
Les étapes de fabrication de la laine d’alpaga
- La première étape est bien entendu l’élevage de troupeau d’alpaga (c’est un animal qui aime être en groupe). Au Chili, la tonte se réalise une fois par an, généralement en octobre ou novembre, pour éviter de manipuler les femelles enceintes (période de reproduction en décembre/janvier et gestation le reste de l’année).
- Une fois la matière première récoltée commence le processus de fabrication de la laine:
– Le filage: Les impuretés sont retirées et la laine est filée sur une roue où chaque couleur de fil est séparée.
– La torsade: Deux fils de même couleur sont torsadés ensemble pour rendre le fil plus solide.
– L’enroulement: La laine est enroulée en pelote.
– Le lavage: La pelote est lavée avec de l’eau pour retirer la graisse et la poussière. - Certains projets textiles requièrent une étape de coloration mais ce n’est pas obligatoire ni fréquent.
- Hormis quelques exceptions, le tissage de la laine d’alpaga est fait à la main, les motifs et les formes réalisés dépendent de la dextérité et de l’expérience de chaque tisseuse (ce sont en générale des femmes). Plus le
tissage est fin, plus le vêtement sera considéré comme de meilleure qualité (et donc plus cher). - Finalement, les fils qui dépassent sont coupés, les derniers détails sont inclus. Avant d’être commercialisé ou porté, le vêtement est lavé une dernière fois, séché à l’air libre et repassé (sans mettre la source de chaleur directement sur la laine).
Alors comment bien reconnaitre de la laine d’alpaga?
Même s’il est parfois difficile de faire la différence entre plusieurs laines, il existe néanmoins quelques astuces à connaître:
● Les vêtements en alpaga sont doux à l’intérieur comme à l’extérieur.
● Ils sont froids au toucher.
● Un vêtement en laine naturelle sera toujours plus lourd qu’un vêtement de fibre synthétique.
● La laine naturelle ne brille pas! Les couleurs d’un vêtement de laine naturelle sont toujours mates.
● La laine naturelle réchauffe mieux que la fibre synthétique (expérience à réaliser en comparant deux écharpes par exemple. Au bout d’une minute, laquelle tient le plus chaud?)
● Au contact du feu, la laine naturelle se défibre tandis que la synthétique forme une boule.
Ces conseils ne sont pas toujours faciles à mettre en pratique et même ainsi, il est très difficile de distinguer un vêtement en alpaga d’une imitation (généralement constituée d’un mélange de 20% de laine de lama avec 80% de synthétique).
La meilleure garantie reste donc de se renseigner sur l’origine de la fibre, sur son processus de fabrication et de coloration auprès du commerçant et de vérifier les étiquettes (quand il y en a) pour être sûr de la composition.
Bien entendu, le prix joue aussi un rôle, la laine d’alpaga sera vendue plus chère que les imitations.
Ramener de bons souvenirs de voyage c’est d’abord s‘intéresser à la culture locale, au processus de fabrication et à l’artisanat de la zone visitée, ce qui évitera quelques déconvenues. Il est tout à fait possible d’acheter des souvenirs éthiques, qui contribuent au développement des populations locales et maintiennent actifs des savoirs-faire parfois millénaires; ce qui vous apportera les garanties d’un objet de qualité et riche d’histoire !
Lors de vos voyages dans le nord du Chili, n’hésitez pas à demander conseil à Yatiri, qui pourra vous orienter vers des souvenirs responsables et qui vous permettront de prolonger l’expérience du voyage jusque chez vous !
